L’industrie du sirop menacée par l’explosion des prix des matières premières
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Le Syndicat Français des Sirops (SFS) alerte les pouvoirs publics sur la situation de l’industrie française du sirop qui se sent en danger face à l’explosion des prix des matières premières. Depuis plusieurs mois, les ingrédients et contenants nécessaires à la production de sirop suivent la tendance mondiale d’une augmentation des prix. Fruits, plantes aromatiques, sucre, acier ou verre, énergie : les matières premières sont tributaires de hausses de cours internationaux.
Hausse des prix sur les emballages : ceux-ci sont constitués d’acier, d’aluminium, de verre, ou de PET (composé plastique recyclable) et 100 % recyclables. Cependant, malgré cette recyclabilité, tous les matériaux ont vu leurs prix s’envoler en 2021 par rapport à 2020 : le prix du bidon acier ou aluminium a augmenté de 50 % en moyenne ; le coût de la bouteille verre est plus élevé de 15 % ; et celui de la bouteille PET a cru de 25 % en 2021, et devrait encore augmenter de 50 % en 2022.
Hausse des prix sur les fruits : il s’agit d’une matière première essentielle aux sirops. Un sirop « de fruits » ou « au jus de fruits » doit contenir au minimum 10 % de jus de fruits. En outre, les siropiers utilisent principalement des jus de fruits concentrés pour révéler des arômes puissants à la dilution, ce qui renforce l’impact de la hausse des prix. Or, le coût des fruits s’est envolé cet été, conséquence de gelées printanières dans toute l’Europe. S’y ajoutent des difficultés d’approvisionnement sur les fruits, plantes et autres extraits, cultivés en France, en Europe et dans le monde. Le cassis a vu son prix augmenté jusqu’à 134 % ; la framboise bio coûte 170 % plus cher qu’en 2020 ; le coût de la grenadine, assemblage de fruits, a augmenté de 176 % ; celui de la pêche de 53 %.
Hausse des prix sur le sucre : il représente 65 à 90 % du coût des matières premières utilisées pour fabriquer un sirop. L’Indice FAO des prix du sucre avait augmenté de 1,4 % en novembre 2021. Depuis, il a bondi de plus de 40 %. L’engouement pour l’éthanol comme alternative au pétrole fait concurrence aux acheteurs traditionnels de sucre. Cette année, le quart des betteraves françaises devrait être transformé en éthanol.
Les entreprises produisant des sirops font donc face à de réelles difficultés qu’elles veulent surmonter avec toutes les parties prenantes de la filière. Après des Etats Généraux de l’Alimentation, deux lois Egalim, et une crise sanitaire qui a renforcé la conscience collective de la nécessité de protéger les filières alimentaires françaises, le Syndicat Français des Sirops continue d’appeler chacun à jouer son rôle pour mettre en action ses engagements.
La solution proposée par la filière sirop
Solidaires des producteurs agricoles qui fournissent aux sirops la matière première de leur saveur, les fabricants français de sirop souhaitent que cette solidarité soit une valeur également partagée avec leurs distributeurs. Ils estiment qu’il est aujourd’hui vital de pouvoir répercuter la part d’augmentation de ces coûts qu’ils ne peuvent plus assumer seuls. Pour ces PME, il en va de la pérennité des outils industriels, de la souveraineté des entreprises et de l’avenir des collaborateurs. La solution du Syndicat Français des Sirops est d’augmenter le prix pour le consommateur. Les Français achètent en moyenne trois à quatre bouteilles de sirop par an, leur budget sirop annuel ne sera donc accru que d’un euro si les distributeurs acceptent de répercuter les hausses de coûts de matière première assumées par les PME.
Le sirop, une spécificité culturelle française
D’après le Syndicat Français des Sirops, qui regroupe 17 entreprises commercialisant 90 % des sirops consommés en France et réalisant un chiffre d’affaires de 420 millions d’euros, 63 % des Français consomment des sirops. Chaque année, ils boivent 1,5 milliard de litres de boissons à base de sirops, soit davantage qu’un célèbre soda américain selon le syndicat. Le sirop est une spécificité du patrimoine gastronomique français, protégée des imitations par la réglementation. Versatile, il s’associe à l’eau pour une pleine maîtrise des apports caloriques mais aussi à beaucoup d’occasions gourmandes et festives.
