83 % des Français sont attachés aux pièces de monnaie
Ayant réalisé une étude pour analyser les attentes et besoins des Français quant à leurs moyens de paiement, La Monnaie de Paris, institution monétaire nationale de la France, et l’IFOP, institut d’opinion publique, révèle que 83 % des Français se déclarent attachés aux pièces de monnaie, soit plus de huit Français sur dix. Cette place particulière dans le quotidien des Français se traduit par un niveau d’attachement très fort. Un attachement similaire quel que soit le profil des répondants. « Les Français sont attachés au respect de la vie privée, et sont conscients que seul le paiement en espèces reste totalement confidentiel et sans commission. Une liberté essentielle à leurs yeux », analyse Patrice Galiana, directeur de pôle quali IFOP.
Le paiement en espèces est une pratique qui reste profondément ancrée dans les usages des Français y compris depuis le déclenchement de la crise sanitaire. Vecteurs de lien social, les espèces sont le mode de paiement privilégié pour les transactions chez les petits commerçants, mais aussi pour les actes de donation et de solidarité.
- 91 % des Français déclarent qui leur arrive d’avoir recours régulièrement aux espèces quand 70 % déclarent les utiliser « au quotidien ». Un usage régulier qui n’est pas l’apanage d’une cible particulière mais concerne l’ensemble des profils socio-démographiques. Seuls 9 % d’entre eux déclarent ne pas avoir recours aux pièces de monnaie.
- L’argent liquide reste le mode de paiement privilégié pour les transactions du quotidien (87 % les utilisent pour les paiements chez un petit commerçant, 72 % pour des achats dans un distributeur automatique) et les donations en tous genres.
- Ce recours aux pièces de monnaie n’est pas un choix par défaut puisque dans plus de 70 % des cas, les personnes ayant payé en espèces n’auraient pas souhaité le faire de manière dématérialisée.
Les espèces : un mode de paiement aux avantages fonctionnels et symboliques
- Les Français attribuent plusieurs avantages fonctionnels aux espèces : gratuité (95 %), facilitation des échanges entre particuliers (94 %), caractère universel (93 %), protection de la vie privée (92 %) et sécurité (91 %).
- Outre son aspect pratique, la matérialité des pièces de monnaie en fait un moyen de transmission de la valeur de l’argent aux plus jeunes (92 %) mais aussi d’une culture, d’un pays, d’un patrimoine et de valeurs communes (80 %).
L’analyse de corrélation conduite dans l’étude montre que ce sont ces dimensions symboliques qu’incarnent les espèces qui nourrissent le plus le sentiment d’attachement à celles-ci.
Les pièces de monnaie, mode de paiement refuge face à un monde dématérialisé
- Comparées aux autres modes de paiement, les espèces apparaissent comme le mode de paiement en lequel les Français ont le plus confiance : 61 % déclarent avoir très confiance dans les espèces, contre 47 % pour la carte bancaire.
- Les espèces se démarquent par la confidentialité qu’elles garantissent aux utilisateurs, leur fiabilité et leur « humanité » mais également par leur efficacité (mode de paiement le mieux noté sur ce critère) et leur facilité d’utilisation (deuxième juste derrière la carte bancaire).
- Les modes de paiement dématérialisés provoquent quant à eux une réaction ambivalente. On leur prête des avantages fonctionnels (gain de temps pour 89 % et simplicité pour 72 %) dans les mêmes proportions qu’ils inquiètent par leur caractère discriminant (exclut une partie de la population) et le manque de transparence de leur écosystème (83 %).
- La projection dans un monde dans lequel les pièces de monnaie auraient disparu entraîne clairement plus de craintes qu’elle ne suscite d’enthousiasme : 86 % estiment que leurs vies privées y seraient davantage contrôlées, 80 % que ce serait un monde avec moins de solidarité.
- 83 % des interrogés se disent inquiets de voir disparaître les espèces. Un sentiment partagé par les utilisateurs au quotidien de ce mode de paiement (87 %) mais également très dominant parmi ceux qui utilisent pourtant très majoritairement les modes de paiement dématérialisés (73 %).
- Quant à la suppression des pièces de monnaie de un et deux centimes qui fait débat au sein des instances européennes, les Français y sont opposés à une courte majorité (51 %), exprimant là encore un attachement à la « petite » monnaie. Cette suppression est perçue comme pouvant entrainer une hausse des prix avec la règles des arrondis.
« Cette étude confirme l’attachement des Français aux espèces comme moyen de paiement, en dépit du développement des alternatives dématérialisées. La liberté de choix entre les moyens de paiement demeure, plus que jamais, un pilier de la confiance dans la monnaie. L’étude montre aussi que la monnaie fiduciaire est perçue non seulement comme pratique et facile à utiliser, mais comme vecteur de lien social. Au-delà de son usage au quotidien, les pièces de monnaie continuent à jouer un rôle dans notre société, pour la transmission entre générations, la pédagogie, et la solidarité », résume Marc Schwartz, président-directeur général de la Monnaie de Paris.